Les champs ...

Voilà déjà un moment que les deux jeunes filles marchaient l'une à côté de l'autre, laissant leur chevaux aux bouts de leur rènes, paître par moment. Nienna, à dire la vérité, n'était pas vraiment prête à rentrer. Elle savait pertinemment quand revenant au château, elle serait une fois de plus sermoner par son maître, peut-être aussi par Lucas si elle était "chanceuse" et elle devrait affronter les regards de Mally et Lane. De ces temps-ci, la belle déesse avait bien l'impression qu'ils s'étaient tous deux mis contre elle. Bon, Nienna avait toujours le don d'exagérer la vérité, cependant il était vrai qu'ils étaient plus.... Juste tous les deux ces derniers temps.

Tout le long du trajet, la jeune fille n'avait pas fait attention au soleil qui descendait à l'horizon, elle avait bien d'autres chats à fouetter que de deviner la couleur du ciel. D'ailleurs, il lui avait fallu beaucoup de concentration et de logique pour dévier la question de Miya qui devinait très bien que la farouche écuyère n'était pas dans son assiette depuis un moment déjà. Nienna n'avait en fait aucune envie de se confier. Jamais, durant son enfance, elle ne l'avait fait d'ailleurs... Oui, peut-être une ou deux fois avec ses deux meilleurs amis, mais pas depuis qu'elle avait 5 ans en tout cas!

Ayant fait exprès de prendre le chemin le plus long qui déviait dans les champs, la jolie jeune fille pris le temps de fermer les yeux et de hûmer le parfum de ce qui l'entourait, se rappelant tous ces moments ou elle était venue ici avec Mally et Lane. Le temps avait tellement passé vite. Combien elle aurait donné pour revivre ces instants... Si seulement elle avait été un peu moins naïve et n'avait pas crue que tout resterait à jamais pareil, avec des valeurs et des problèmes d'enfants.

- Pour être franche, je n'ai pas envie de te dire comment je vais réellement. Je n'ai pas non plus envie de te mentir, ni de t'ouvrire mon esprit. Essaie d'y lire si tu es capable, mais je te fais confience...

Lui faire confience, il était rare qu'elle face confience véritablement à quelqu'un. Il lui fallait, en tout cas, de bonnes raisons pour donner sa totale confience en quelqu'un. Mais, parmis les chevaliers et les écuyers, elle avait appris qu'il ne fallait pas avoir peur d'être trahi et en vain elle essayait de l'appliquer.

Ce fut un peu plus loin, continuant de marcher, que Nienna, malgré la colère qui ne cessait de lui ronger le coeur, aperçue seul, un homme qui d'un premier coup d'oeil semblait totalement vulgaire. Il était très beau et jeune, fait vigoureusement, mais plus ils avançaient plus son visage lui semblait familier. Elle le sonda pour découvrir finalement qu'il était roi d'Émeraude. Celle-ci ne l'avait vu que très rapidement une fois ou deux dans sa vie, jamais elle n'avait eu à faire directement avec lui. Ça, c'était le travail de Lucas que de s'en approcher.

Bien qu'elle eut été une écuyère et qu'il allait de coutume que se soit les chevaliers et non les écuyers qui s'adressent au roi, Nienna n'en fit pas allusion (De toute manière elle ne suivait que très rarement les règles!) et l'aborda en arrivant à sa hauteur.

- Il n'est pas très sage de se promener seul majesté, les ennemis sont partout de notre époque...

C'était plutôt amusant, de parler ainsi tel les chevaliers, d'en avoir l'allure, mais seulement pas l'âge... Quoi qu'ils n'étaient pas si plus vieux qu'elle!

- Peut-être voudriyez-vous d'un cheval.. Miya vous passerait volontier le sien...

Avec des yeux toujours aussi froids, elle regardait son roi sans pourtant démontrer du respect derrière ses iris sombres. D'ailleurs, elle n'avait pas voulu parler de son cheval parce qu'il était seuelement à elle et qu'elle ne le prettait à personne!

Attendant une réponse de la pars du jeune homme, la déesse attendit, ne ce gênant pas vraiment pour le dévisager.. Le plus poliement qu'elle savait le faire avant de jeter un regard vers Miya, bien heureuse de ne pas devoir répondre à ses questions sur son moral.

Miya marcha silencieusement près de l’écuyère pensive. Ne lâchant que quelques mots, à peine. N’ayant pas de mal à tenir sa langue, Miya ne détesta pas la petite marche silencieuse, de toute façon elle n’avait pas grand-chose à dire. Certes, elle était curieuse à propos des problèmes de Nienna, mais il semblait que se confier n’était pas son fort.

Regardant de temps à autre le ciel qui s’assombrissait doucement et en autre temps Nienna qui était surement dans son monde. Miya n’était pas naïve, elle avait remarqué que la jeune écuyère avait prit le plus long chemin, pourquoi? Elle ne savait pas réellement pourquoi, peut-être que Nienna n’avait aucune envie de retourner au château, ou bien il y avait quelque chose qu’elle désirait éviter qui se trouvait justement au château… Qui savait? Elle n’osa pas la sonder, non pas peur mais plus par respect… En autre temps elle n’aurait pas hésité, mais en même temps, elle était consciente du fait qu’elle était beaucoup plus médiocre en magie que Nienna et qu’elle l’en empêcherait assez vite.

La jeune femme lui jeta un regard perplexe quand elle lui parla de confiance. Était-ce qui bien Nienna qui lui parlait? Elle qui croyait qu’elle n’avait placé sa confiance qu’en Mally et Lane. Personnellement, elle-même n’était pas prête à faire confiance aveuglément à quelqu’un de l’ordre… Mise à part Ambre, son maître, elle ne savait pas qui faire réellement confiance. Ce qui ne voulait pas dire qu’elle n’aimait pas les autres, aucunement. Miya lâcha un subtil soupir.

En levant les yeux vers l’horizon, la jeune écuyère remarqua qu’elles se dirigèrent vers un homme dans l’uniforme des chevaliers d’émeraude, pourtant son visage ne lui disait pas grand-chose. Grand, bien battit, cheveux d’un étrange bleu argent… Son visage lui sembla familier, mais sa mémoire semblait marcher au ralentit pour l’instant. Elle tourna la tête vers Nienna, elle aussi l’avait remarqué. Une fois à quelques pas de celui-ci, elle le reconnut aussi tôt. Le roi Fallen… mais bon, que faisait-il ici?!

Nienna s’adressa à celui-ci, à ses mots, elle ne put s’empêcher de sourire. Elle se voyait déjà chevalier celle-là. Elle aimait bien son audace. Une fois qu’elle parla de son cheval elle tourna vivement la tête vers son amie et prit un air outré.

- Mon cheval? Et pourquoi pas le tien au juste?

À vrai dire, elle tenait à son monture, non pas qu’elle voulait se montrer égoïste mais tout de même. Elle s’aperçut tout de même de son impolitesse… Oh après! Ce qui était dit était dit !

- Mais bon peu importe, que faites-vous ici au juste? Le château n’est pas plus un endroit pour un homme de votre rang?

Elle s’adressait à lui de la même façon que Nienna. Peu importe qu’elles ne soient qu’écuyers, elles allaient quand même bientôt être nommé chevalier, la différence n’était que minime après tous. Miya le regardait de la tête au pied. C’était la première fois qu’elle le voyait de si près. Il n’était pas très vieux… et n’avait pas l’air d’un roi, enfin si un peu. Peut-être plus d’un chevalier… Un roi… elle le plaignait, il restait surement des heures au château à entendre chaque problème du royaume. D’ailleurs, peut-être était-il ici justement pour s’échapper un peu? Pourquoi pas…

Le soleil déclinait lentement dans le dos de Fallen à mesure qu'il avançait sur le chemin menant au château, la panse remplis de la délicieuse nouriture du paysan et la tête légérement alourdit par le vin. Il respirait à plein poumon, profitant de la liberté qui s'offrait à lui, sachant qu'elle était de courte durée. Soudainement, il se crispa en entendant des bruits derrières lui. Déployant ses sens magiques il reconnut l'énergie de deux jeunes filles et ressentant leur magie il en déduisit qu'elles étaient écuyer. Lorsque la première arriva à ses côtés, le Roi s'arrêta et la fixa soutenant son regard. À sa remarque il ne put s'empêcher de rire doucement et malgré l'impolitesse dont elle faisait preuve Fallen lui répondit en gardant son sourire.


- Je sais très bien me défendre et je ne crain aucun ennemis !

Il haussa légèrement les épaules et déclina l'offre de Nienna. Son ton ce fit un peu sarcastique lorsqu'il répondit et un sourire moqueur se dessina sur ses lèvres.

- Mes jambes sont tout à fait capable de me porter, merci de l'offre généreuse que tu me fais.

Fallen regarda un moment les deux jeunes filles, sondant leurs esprits. Elles étaient certes jeunes mais en elles bouillaient un énergie et une vigueure épatante et ce que Fallen appréciait le plus était leur façon d'être. Il aurait été tout à fait dans son droit de les réprimander pour leur impertinence mais pour le moment le roi n'en avait cure !
- La raison de ma présence ne vous concerne guère, mais puisque vous y tenez la voici : j'arrive des champs ou j'ai passé la journée à aider les paysans !

Puis il se renfrogna légèrement à la dernière remarque de Miya. Il poursuivit d'un ton amical avec une légère pointe de tristesse dans la voix.

- Sache que le premier rang que j'ai eû fut le même que toi en ce moment ... ma place est davantage avec vous sur un champs de bataille que dans une salle assis sur un trône inconfortable ...

Il soupira en songant à ce qu'il venait de dire. Fallen était heureux d'aider les paysans du Royaume d'Emeraude et ne regrettait pas d'être Roi. Cependant, une partie de lui rêverait toujours de champs de bataille et d'action. En étant souverain, il ne pouvait se permettre de participer au premier rang lors des affrontements avec l'ennemis ... quoiqu'il avait comme projet de faire abattre cette règle ridicule ! Enfin, chaque chose en son temps.Pour le moment autre chose le préocupait, reportant son attention sur les deux écuyères il demanda :

- Et pourquoi n'êtes-vous pas avec vos maîtres ?

Il croisa les bras sur sa poitrine, attendant une réponse. Aucun reproches ne perçaient dans sa voix ni aucune colère. Il voulait seulement comprendre pourquoi deux jeunes filles avec autant de potentiel risquaient leurs chances d'être nommées Chevaliers ?

La question fatidique, pourquoi fallait-il toujours qu'ils soient avec leurs maîtres!? La première génération n'avait pas été écuyers et ils s'en étaient très bien sortis quand même, non?

De toute manière, Nienna n'avait rien à craindre pour son avenir. Elle aurait été chevalier de gré ou de force de toute manière. C'était bien pour cela qu'elle avait été envoyée sur Enkidiev. Elle était la protectrice de Lane, son bouclier et le cadeau qu'avait offert les dieux aux chevaliers.. Quoi que les chevaliers ne le savaient pas encore. POur le moment, Nienna n'était qu'une écuyers parmis tant d'autre. Personne ne devait savoir ses vrais origines... On le lui avait souvent répété.

Continuant de marcher près du roi, la jeune déesse n'écouta pas vraiment ce qu'il disait. Elle était perdue dans ses songes, à penser à ses deux meilleurs amis, à ce qu'ils faisaient. Frôlant de ses doigts quelques épis de blé sans vraiment s'en rendre compte, elle replongea une fois de plus dans ses souvenirs. C'était toujours ainsi, autant elle pouvait se concentrer rapidement, autant il était facile de la perdre dans les nuages!

Elle repensa à la seule fois ou elle avait culpabilisé dans sa vie. C'était une soirée un peu comme celle là, mais le soleil été déjà bien bas à l'horizon. Elle avait encore eu la brillante idée d'amener Lane et Mally en promenade interdite. Lane avait trébuché sur une grosse pierre et c'était ouvert le genoux. À l'époque, elle n'avait que quatre ans, mais la petite déesse s'était penchée vers son amie, avait allumé ses paumes comme si elle l'avait fait toute sa vie et avait pensé la blessure du porteur de lumière...

Retrouvant ses esprits à la question du roi, Nienna chercha vite une excuse pour ne pas répondre la vérité. Elle n'avait pas envie de parler de ce qu'elle rescentait, du pourquoi de ses nombreuses fugues des derniers jours.

- J'étais à la recherche de Miya et puisque je n'arrivais pas à trouver mon maître pour lui suggérer de venir m'aider, je suis partie seule...

C'était mauvais, elle le savait, elle mentait mieux que cela d'habitude, mais ayant été dans ses pensées, elle n'avait pas eu le temps de trouver une excuse convenable à un homme de sa qualité.

Tournant la tête pour regarder son souverain, la belle jeune fille fut tenter un instant de lire ses pensées, par simple plaisir, mais ne le fit pas. Elle avait déjà bien des ennuis comme ça!

Au moment où Fallen parla de leurs maîtres, Miya ouvrit la bouche afin de répondre mais Nienna fut plus vite qu’elle. Elle lui jeta un regard perplexe quelques instants avant de comprendre qu’il valait mieux rentrer dans son jeu. Du moins, elle, elle ne voyait pas pourquoi elle irait mentir sur son compte.

- Et puis de toute façon, on a pas besoin de toujours trainer en arrière de nos Maîtres comme des chiens de poches. Ils sont très bien capable de faire leur vie sans nous et de même pour nous. On est a quelques mois de notre adoubement et même peut-être quelques jours, on a pas besoin d’être surveiller à tout moment par eux.

Miya regarda le roi d'un oeil curieux. Au champs, avec les paysans? Jamais elle n'aurait cru voir un roi faire une telle chose. À vrai dire, k'imagine qu'elle se faisait d'un roi était celui d'un homme assit sur son trone à hurler des ordres un peu partout... oui ça faisait un peu inculte comme image, mais il fallait dire qu'elle n'en cotoyait pas vraiment non plus, donc difficile de savoir leur tempérament.

Le roi parlait de champs de bataille... il rêvait vraiment de se tenir près des chevaliers, l'arme haute tout simplement pour faire couler le sang des insectes? Certaines fois, le rôle des chevaliers n'avaient rien d'enviable, bien qu'elle était fiere de pouvoir protéger le continent, certaine perspective n'était pas des plus belles.

La jeune femme baissa es yeux vers les champs. Justement, en pensant à tous ces combats, elle en avait les bras qui démangeaient. Tenir une épée... hmmm sensation de liberter. Étant donné qu'elle se savait plus médiocre que les autres jeunes de sa génération à la magie, elle avait toujours tenter de plus se performer à l'épée. Elle ne s'avérait pas si mal dans cette maitrise, une chance sinon elle aurait du mal à trouver son utilité dans l'ordre. Peut-être qu'en la voyant en se moment, son père serait fière d'elle. Miya lâcha un petit rire pour elle même. Elle pouvait bien rêver. Son père était un homme brutal, un homme d'acte et non de tête, tous se qu'elle pouvait faire passait pour la pire chose au monde à ses yeux. Non jamais il ne serait fièr d'elle, elle serait toujours sa petite fille à contre coeur sans talent pour rien et qui ne fait de bon que s'enfuir derrière les jupes de sa mère... Miya serra ses poings à cette pensée.

Doucement, elle dévia son regard vers le soleil qui ne montrait que queqlues rayons, à peine. La nuit avait beau prendre la relève, l'écuyère n'avait aucune envie de retourner au chateau enfin de compte. Elle savait que si elle allait dans sa chambre elle n'y retrouverait même pas son maître. La pauvre n'était plus dans son état ces temps-ci et Miya n'était qu'un faible réconfort... Elle dévia ses yeux du ciel pour regarder le roi. Un roi au champs... drôle d'image, pensa-t-elle en souriant.

Fallen arqua un sourcil à la réponse de la jeune écuyer et d'un ton amusé il répliqua :

- Et bien ... l'enseignement à bien changé depuis mon époque si on ne vous enseigne plus à localiser vos maîtres par l'énergie magique qu'il dégage !

Il fit mine de s'interesser très sérieusement à la poussière qui maculait le haut de sa tunique, pour calmer son envie de rire. Le Roi savait fort bien que la jeune fille mentait, mais à quoi bon lui faire de reproche ? Il releva la tête et la fixa un moment. Nienna dégagait quelque chose de puissant, une très grande force de caractère et Fallen se réjouissait de la savoir parmi eux. Ils auraient besoin de gens comme elle dans les troupes pour remonter ceux qui était plus facilement découragés. Le commentaire de Miya le fit sourire.

- Raison de plus pour profiter de ce temps précieux ! Lorsque vous serez à votre tour les maîtres de jeune écuyer vous comprendrez l'importance de forger un lien puissant ! Cela pourrait vous sauvez la vie ! Mais qui suis-je pour vous donner ces conseils ?

Il continua de marcher lentement et garda le silence pendant un moment puis il ajouta en percevant les pensées de Miya.

- J'aime bien leur contact ! Ce sont des gens simples qui me rappelle constament les bonnes raisons de porter la courrone !

Il leva à son tour les yeux au ciel et regarda les rayons qui bientôt ne dépasseraient plus des arbres. Une envie folle de s'arrêter sur le bord de cette route et de passer la nuit à la belle étoile le saisit. Inconsciemment il ralentit son rythme de marche et passa une main dans ses cheveux.